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333Km



333 kms
non stop
en courant
dans le désert……

Toute personne normalement constituée vous dira que c’est complètement fou et pourtant comme le dit Alain Gestin, organisateur de cette course :

« la volonté n’a de limite que celle qu’elle s’impose »

A réfléchir et méditer.

Comment en arrive-t-on à participer à une telle course ?

C’est simple il suffit d’être Monsieur tout le monde, avoir des envies et prendre le temps de les réaliser. Je dis bien prendre le temps car vous vous imaginez bien que l’on ne se lève pas un matin en se disant que l’on va courir 333 kms…
Tout est donc une histoire d’envie et de l’envie découle tout le reste et souvent c’est qui est le plus dur dans ce genre de course ce n’est pas la course en elle-même mais c’est tout ce qu’il y a avant.
Dans mon cas le « avant » m’a pris 15 ans !
Quand j’ai chaussé des baskets pour la première fois, j’étais ce qu’on appelle un beau bébé, 36 ans, 1m77, 92 kgs.
J’ai couru 4 kms et j’ai mis une semaine à m’en remettre en me jurant de ne plus jamais recommencer…mais je me suis accroché, je me suis bagarré avec moi même, et avec le temps, un peu de régime, beaucoup de patience, l’aide des autres, j’ai augmenté les kilomètres jusqu’à m’inscrire à la 1ère édition de Carro-Carry….
.Quand j’ai franchi la ligne d’arrivée, j’étais le Maître du Monde…j’avais couru 14,5 kms ……

La cause était entendue, la magie de la course à pied était lancée.

Je me suis pris au jeu, j’ai fait toutes les courses de la région, j’ai osé le semi-marathon, je me suis entraîné, dur, j’ai fractionné, dur, j’ai perdu du poids, très dur, j’ai acheté le dernier modèle de baskets, le dernier short à la mode….
Un jour, j’ai fait le premier grand saut: courir un marathon. Comme les plus grands, courir 42.195 kms.
Paris, Lyon, Londres, Reims, New-york, La Rochelle, Rome, Barcelone etc, que de souvenirs !

Ca y est, là je tenais le bon bout, j’étais marathonien.

Et là on vous dit mais tu sais que tu pourrais être cent bornard… 100 bornes ! Millau, la Mecque du 100 bornes… et re belote, on s’entraîne, dur, tous les jours même quand il pleut et qu’il fait froid et qu’on en a pas envie, et on le fait, on passe la ligne d’arrivée, dans la fatigue, souvent, dans la souffrance, quelque fois.

Et puis l’asphalte a doucement laissé la place à la course nature, le Trail, autre approche où le temps réalisé n’est plus le principal objectif car une donnée nouvelle fait son apparition : le dénivelé……….
C’est dur, c’est traumatisant, mais quel plaisir de passer le col des Béraudes à plus de 3000 mts, en short, dans la neige, de courir sur la glacier de la Plagne, de traverser le plateau de l’Aubrac par –8°C, …..


C’est vrai je cherche le toujours plus mais forcément dans les kilomètres ou le dénivelé, mais surtout le plus d’émotion : faire le tour du Mont Blanc, traverser les Pyrénées, fouler la plaine des sables au pied du piton de la fournaise.
Les sensations du corps dans ses paysages fabuleux, le plaisir des yeux pour oublier la fatigue, les jambes qui ne veulent plus descendre, les crampes qui guettent, l’envie de se coucher par terre tellement on est fatigué.


Depuis que je cours, j’ai un ami coureur qui est pour moi, une idole, un Maître, un gourou. Il est d’une modestie à couper le souffle, il ne parle pas souvent de ses exploits, il avance.
Et je le regarde, je l’envie quand il revient du Spartathlon, quand il raconte simplement son premier 333, sa troisième place à la 555……en me disant non, c’est trop gros pour moi………et puis finalement la seule vraie question à se poser est:

où est la limite, y a t’il une limite ???

Donc, avec mon sac à dos de 12 kilos, j’ai commencé à trottiner sur le sable et je me suis inscrit en 2008 au Libyan challenge, 200kms en autonomie complète. Pas de dénivelé, pas de temps, non rien de tout cela, du sable, simplement du sable, partout, partout, partout !!!! avec un soleil de plomb le jour et une température voisine de zéro la nuit.

Patience et philosophie sont les deux maîtres mots de ce genre d’épreuve. La Terre, dans ce qu’elle a de plus hostile vous reçoit alors d’un pas souple il faut savoir se faire accepter pour pouvoir aller là bas, tout au loin, tout au bout du chemin qui n’existe pas.

En franchissant pour la deuxième fois la ligne d’arrivée du Libyan, d’ailleurs il n’y a pas de ligne, j’ai su que je pouvais me lancer dans le défi de la 333.

Voilà je l’ai fait.

333 kms.

Je me dois de vous dire également que je suis un homme HEUREUX ! j’aime le dire. Je suis heureux de vivre ! je le dois à ma famille, à mon épouse surtout qui partout m’accompagne.

Je vous laisse, on se croisera certainement sur une course, vous me reconnaîtrez facilement, j’ai un short, un tee-shirt et des baskets….

Et vous, quelle est votre limite ?

DEBUT 2010

BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2010?courir le plus possible à ajouter dans les nouvelles bonnes resolution
ET bon anniverssaire dominique et patrice (le grand)